On a discuté avec Nicole Daschner, notre experte développement durable chez momox ! Suivez-nous en coulisses pour avoir un aperçu des initiatives en cours et comprendre quels leviers ont les entreprises pour réduire leur empreinte carbone.
1. Comment la perception de la durabilité a-t-elle évolué dans le secteur du re-commerce ces dernières années – et quelle est la tendance actuelle ?
Aujourd’hui, la durabilité dans le re-commerce est abordée de manière beaucoup plus nuancée qu’il y a quelques années. Au début, il suffisait de revendre des produits d’occasion pour être considéré comme une entreprise durable. Désormais, on adopte une vision plus globale : efficacité des processus logistiques, choix des emballages, empreinte carbone de momox…
Notre contribution à l’économie circulaire reste essentielle. Mais les attentes augmentent – nous devons continuer à évoluer. Le défi, c’est que nous n’avons aucun contrôle sur la fabrication ou la conception des produits. Pourtant, nous faisons tout pour rendre nos processus aussi durables que possible.
2. Quels sont actuellement les plus grands défis pour la durabilité dans une entreprise en pleine croissance comme momox ?
Le principal défi est de découpler la croissance de notre impact environnemental, notamment les émissions de CO2 et la production de déchets. Notre objectif : croître économiquement tout en réduisant notre empreinte écologique – et ce n’est pas une mince affaire.
Cela ne peut marcher que si la durabilité est intégrée dès le départ dans la stratégie globale. Chaque nouveau projet est donc évalué à la fois sous l’angle économique et écologique. L’idée, c’est de trouver des synergies entre performance et impact positif. Parce que croissance et durabilité ne sont pas incompatibles – mais elles demandent de repenser les priorités à tous les niveaux.
3. Quels indicateurs utilisez-vous chez momox pour mesurer la durabilité – et comment les interprétez-vous ?
L’un de nos principaux outils de pilotage est notre empreinte carbone annuelle, publiée dans notre rapport de durabilité. Ce qui compte vraiment, c’est l’évolution en lien avec la performance de l’entreprise – comme les émissions par chiffre d’affaires ou par article vendu. Cela nous permet de vérifier si nous restons efficaces malgré la croissance.
On mesure aussi les émissions évitées grâce à notre modèle circulaire. En 2024, momox et ses client·es ont permis d’économiser environ 47 000 tonnes de CO2 – soit l’équivalent des émissions annuelles de 23 500 voitures.
D’autres indicateurs comme la quantité de déchets ou les retours de nos client·es et collaborateur·ices complètent l’analyse. Chez momox, la durabilité n’est pas un concept figé – c’est un processus vivant qu’on mesure, qu’on remet en question et qu’on améliore en continu.
4. Quel aspect de la durabilité est souvent sous-estimé ?
Le numérique. On pense souvent aux trajets en voiture ou aux retours de colis, mais on oublie que nos activités digitales ont aussi un coût en CO2. Chaque recherche sur internet, chaque minute de streaming, chaque requête d’IA consomme de l’énergie.
Les applications particulièrement gourmandes en données, comme les modèles d’IA, sont encore plus énergivores. On estime qu’une requête sur ChatGPT génère environ dix fois plus de CO2 qu’une recherche Google classique.
Dans un monde de plus en plus digitalisé, il est temps d’agir de manière plus responsable. La durabilité numérique, c’est utiliser la tech de manière efficiente et raisonnée – et ne pas forcément suivre chaque micro-tendance IA.
5. Comment renforcer encore davantage la prise de conscience autour de la durabilité au quotidien ?
La clé, c’est une communication positive. Trop souvent, la durabilité rime avec renoncements – et ça en rebute plus d’un·e. Mieux vaut parler des avantages : les alternatives durables sont souvent plus économiques et plus pratiques.
Les produits de seconde main en sont le meilleur exemple – ils préservent les ressources tout en étant plus abordables que le neuf.
Il faut créer davantage de situations gagnant-gagnant où adopter des gestes responsables devient facile et attractif. Des incentives, des produits mieux conçus et plus d’infos peuvent y contribuer. Car au final, la durabilité, ce n’est pas une contrainte – c’est une opportunité de consommer de manière plus consciente et responsable.
À propos de Nicole
Nicole est Senior Sustainability Manager chez momox depuis décembre 2024 et pilote toutes les initiatives durables de l’entreprise. Avant cela, elle a développé la stratégie RSE d’une start-up spécialisée dans l’économie circulaire et a accompagné des acteurs publics et privés dans le domaine du Green IT.
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